Quand François fait le pont sur la digue !

Tout commence par l’envie de profiter d’un des derniers ponts (celui de l’Ascension) en se disant allons à Embrun pour se changer les idées et prendre un bon bol d’air frais…

Les prévisions météorologiques sont en effet au grand beau. C’est alors que j’apprends que le samedi un petit 10kms qualificatif (ffa) est organisé par le club local l’EAC.

Même si la qualification n’est pas un objectif (pas de licence ffa ! et aucune idée des minimas à faire, le seul intérêt est de pouvoir se tester sur un parcours étalonné (il y avait en fait 10,030 kms soyons précis ! 😀))

Moi qui envisageait de profiter de ces quatre jours pour charger la mule, ce 10kms est tentant mais mal placé pour arriver frais et défendre ses chances au mieux…

Pas grave, je suis mon envie et je lèverai un peu le pied l’avant veille.

C’est ainsi qu’en ce 1er jour de juin, après une journée splendide le mercure affiche 26°C à 17h avec un départ prévu a 18h.

Ah j’oubliais, pour clore le tableau comme d’habitude ici, nous avons droit au vent sec qui balaie la vallée.

Le parcours de compose de 2 boucles du plan d’eau, un au début et un a la fin entrecoupés d’un aller/retour de la digue bien connue des embrunmen !

Bien sûr, le vent est opposé au sens de la course (là aussi c’est une spécialité locale !)

Au départ, j’étais très motivé pour faire un chrono, grosse déception le chemin du bords du plan d’eau n’est pas un beau bitume qui restitue les appuis mais des graviers de craie peu adhérents donc pas vraiment du billard !..

Tant pis, c’est pour tout le monde pareil..!

Alors ça démarre fort, un coup d’œil rapide me permet de comptabiliser une grosse dizaine de gars devant moi plus prompt que moi au coup de feu.

Au bout de 50 mètres, virage à droite toute pour le premier tour du plan d’eau.Il faut se mettre a bloc, maintenant personne ne doit plus me doubler et si possible reprendre du monde en chemin…!

Ça c’est la pensée maintenant, il faut des actes..1er kilo 3’45” (je me dis pour faire un bon temps c’est pas gagné), je me console en me disant que l’on a le vent en pleine  poire et que ça ne devrait pas durer…

A l’issue du premier tour (un peu plus de 2,2 kms), retour sous l’Arche de départ puis à gauche toute pour l’aller retour de la digue.

Je commence a remonter un premier puis un second gars parti trop vite…Je connais bien ce coin pour savoir que l’aller de la digue est légèrement montant mais on a le vent dans le dos donc ça compense..

C’est a peu près au bout de 500 m sur la digue que deux coureurs reviennent lentement sur moi, je les entend à leurs souffles haletants qui se rapprochent..

Le demi tour est le seul ravito de la course (un peu juste par cette chaleur), ma bouche est sèche et il ne faut pas louper le gobelet d’autant que je traîne toujours derrière moi les deux compères qui devront se rentrer dans le lard s’ils veulent finir devant moi 😁

Je profite de cette partie du parcours pour compter les gars que je croise pour avoir une idée de ma place, les quatres premiers ont fait le trou, derrière ils sont a portée de fusil et ils sont marqués comme tout le monde..

j’en oublie le comptage (je dois être dans les 10).

Au ravito, je bois une larme d’eau (pas possible de boire plus au risque de décrocher et perdre le rythme car personne n’attend personne)…

Je me dis que j’aurais dû peut être plus boire mais tant pis la bouche est très très sèche mais nous sommes à mi chemin et souffrir sur 5 kms c’est pas la mort !

Et puis je me dis, c’est dur aussi pour les deux de derrière et là, je décide d’en remettre une couche pour leur faire mal et les décrocher une bonne fois, ils reviennent à ma hauteur, j’accélère, à ce jeu là, personne ne sait qui va craquer le premier, bilan : un des 2 décroche et ne reviendra plus…L’ autre reste derrière (il me remerciera a l’arrivée pour l’avoir abrité du vent ! sur le retour).

Vers le 7ème, on revient sur un gars que l’on passe assez facilement.L’aller retour de la digue est talors terminé.

Maintenant, il faut refaire le tour du plan d’eau, toujours ce revêtement qui ne rend rien et qui donne l’impression parfois de patiner..

Le goût du sang dans la bouche mêlé a une sécheresse aiguë de la gorge rappellent que c’est pas encore le moment de se relâcher et le dernier kilo fait de relances (petites bosses) rappelle que tant que la ligne n’est pas franchie, le retour d’un diable est toujours possible.

Je m’accroche encore et au culot en remet une couche pour calmer les ardeurs des poursuivants mais c’est vraiment très très dur et pour finir sans regret les 300 derniers mètres sont fait a très vive allure alors que le bitume est de retour.

Au final, mission accomplie 9ème, pas le temps que j’espérais mais quand même comblé par ce 1er podium M2 (et 1er prix car le 1er M2 est second au scratch)

Ça fait plaisir, ce chrono de 40′ (qui est aussi le minima pour une participation au championnat de France)…

Pour les M1 (il y en a pas mal au club, le minima pour qualif. ffa est a 37′).

Merci Seb pour les entraînements en course à pieds … 👍