Alain : embrunman 2018 ! Rapide comme l’éclair sur les courses, un peu moins sur les comptes rendus :-) !

Cr embrunman

Nous y sommes… il est 4h30, fini les doutes des derniers jours et les contractures imaginaires… Reste l’unique envie d’en découdre et d’aller au bout du rêve tant attendu. Les copains sont là, Francis et Roma, avec qui j’ai partagé tant de bons moments, dans la douleur parfois, Stéphane est là aussi très concentré et Guillaume cool et très détendu …
On installe les vélos et notre matériel, on discute, on se chambre un peu avec la sardine, enfin c’est comme d’hab quoi!
Bon allez, déjà 5h45! J’abandonne mes amis vite fait pour être près de la tête à la nage, «bonne course les mecs».
Je me faufile mais impossible d’être réellement devant. Tant pis ça va jouer des coudes…
On sautille, on claque des mains, c’est magique, même si on reste tous très concentrés.
Le départ est donné, j’entends le public crier, mon cœur palpite. Je ne vais pas faire la nage de ma vie car la route est longue, et mon seul objectif est de terminer aujourd’hui. Mais je veux nager propre. Quelques nageurs me gênent et je mets 300-400 m pour placer correctement ma nage. Après ça passe très vite un tour puis deux. Tout en souplesse… il reste moins d’un kilomètre quand je regarde le mec nager à côté. Il nage mal

😂

. Là, je me dis que suis un peu trop souple et j’accélère sèchement sur environ 500m. A la sortie de l’eau je me rend compte que j’avais dans mes pieds 5 ou 6 bigorneaux de 70 kg. Bon tant mieux pour eux….
Je sors de l’eau décontracté, j’écoute le public, regardes autour de moi. Je profites….. et direction mon vélo. Comme d’hab je le cherche quelques secondes. Un peu galère la transition, je perds 2 bonnes minutes, et j’ai quelques regrets.
Allez go pour 7 à 8 h de vélo voire plus, je ne sais pas trop ! Je ne me pose pas de question, je positionne ma chaîne tout à gauche, les jambes ne sont pas chaudes. Ça grimpe immédiatement mais je connais le parcours par cœur et ça passe facile. J’ai le sourire. J’aperçois ma petite famille à la sortie d’un virage, je leur fais signe, ma femme à l’air émue, mais moi aussi, mais faut y aller

💪

La première boucle de 40 kms grimpe beaucoup mais elle passe très vite, le public est génial.
On me double mais beaucoup moins que prévu.
Un coup d’oeil sur le compteur 27,5 kmh de moyenne après 45 kms. C’est pas mal, d’autant que l’on entame une partie roulante. Ça passe bien sur cette portion et pas beaucoup de vélos me doublent, c’est bon signe…. j’arrive à Guillestre , les difficultés se profilent. J’aperçois mon ami Nico ça me redonne du moral…. tout va bien aujourd’hui. Allez le moment le plus redouté du jour: les gorges du guil. Un faux plat montant de 20kms à 3% juste avant l’Isoard. Je mouline, c’est long mais ça passe. J’en profite pour me ravitailler correctement. Allez on tourne à gauche et l’Isoard est là. La première partie est facile, je n’y ai jamais souffert. C’est pareil aujourd’hui. Mais après Arvieux c’est plus compliqué. Là ça grimpe juste avant les lacets du col, avec des portions très raides et on n’avance plus

😦

. Mais il y a du monde et on garde le sourire. Virage à droite et hop c’est parti pour les lacets sur un peu plus de 7 kms. Je souffre moins que d’habitude sur les 4 premiers kilomètres, ça passe facile mais les 3 suivants sont plus durs. Allez dernier virage ça passe.
Au col je fais une courte pose pour remplir les gourdes et attraper mon sac de ravito. 2 mn max car j’ai décidé de ne pas perdre de temps sur les poses mieux vaut rouler même doucement. Les bénévoles nous aident bien et c’est génial. Je profite de la longue descente vers briançon pour manger mes sandwichs et bien me réhydrater. Je relance un peu de temps en temps. Cette deuxième partie du parcours est roulante. Quelques portions difficiles mais les jambes tiennent toujours. Je redoute néanmoins le fameux mur de Pallon au kms 137, donc je reste souple. Allez on y arrive, 1500m à plus de 10% ça pique. Je positionne ma chaîne à gauche….et là au pied du «mur» j’aperçois toute ma famille, mes parents, mes frères, mes belles soeurs, neveu et nièces, ma femme, mes filles

😍

. Tous sont là et m’encouragent, mon frère court à côté en hurlant! je m’enflamme!

😂

Mais bon 1500m c’est long et je reprends un rythme plus raisonnable. Allez hop je bascule en haut. Enfin non

😅

ça grimpe un peu encore puis ça descend, Ouf.
Quelques kilomètres après je vois sur le côté un maillot de Vitrolles. Tient! Salut Stéphane, et oui il me rattrape en costaud et on se suivra jusqu’à l’arrivée. Lui, faisant les plats et descente et moi sûrement plus frais je revenais dans les côtes. Allez on arrive sur embrun et la dernière difficulté se profile… Chalvet, et ses 6 kms d’ascension avant la dernière descente. Je ne sais pas pourquoi mais je n’y ai jamais trop souffert et comme d’hab ça passe bien et j’en profite pour revenir sur pas mal de concurrents. Dernière descente je reste prudent, Stéphane me redouble et on arrive presque ensemble au parc. Je pose mon vélo et je jette un coup d’oeil sur la montre

😵

quoi? 7h16 de vélo! Sacré perf! Ce n’était pas prévu. Allez on traine pas, les jambes sont quand-même bien lourdes maintenant, mais je n’ai pas de crampes ni de douleurs inquiétantes. Quelques gènes aux quadriceps…. comme seb le coach me l’a recommandé je fais un état global. pas de fringale… bon allez, un petit pipi et goooo!
Premier tour…. il fait chaud mais j’ai fait pire. Le premier kms passe bien mais c’est trop rapide et je ne veux pas prendre de risque. Je réduis pour me caler à 10,5kmh. Stéphane me redouble encore

😂

. Il a fait quoi à la transition?

😂

je ne le suis pas car je sais qu’il vise un marathon en 3h30, moi c’est plutôt en 4h…..
Je me jure de ne pas marcher au premier tour et ça passe. A la fin du 1er tour je vois enfin ma famille… Mes parents sont là. Mon sourire commence à se crisper, mais je fais l’effort pour ma mère qui ne voulait pas me voir souffrir. Ils crient et m’encouragent, ça fait du bien. Allez go 2ème tour, là c’est dur, je commence à avoir envie de vomir, ce que je redoutais. J’arrive à la côte, mon frère s’y est positionné, mais là je craque, impossible de courir, les jambes sont trop lourdes. Mon frère me crie « allez Alain le deuxième tour c’est le plus dur, le troisième passera tout seul», bon je m’autorise à marcher pendant les ravitaillements mais pas plus! Je repars, avec mes nausées… j’arrive dans le centre ville, Lugo,qui fait partie de l’organisation me double à vélo : «Alain tu es un monstre!» merci mon poulet … on rigole un peu c’est trop bon. J’arrive au ravitaillement, je vide ma gourde de sa boisson énergétique et là je tente le tout pour le tout, je la remplis de coca. Et je repars, on verra bien. Dans la plaine, une certaine Charlotte me double… elle demande «un verre de coca, un verre d’eau». Bon et bien pareil pour moi

😂

. Après 1 ou 2 kms je vais mieux, plus de nausées! Merci Charlotte

😛

. Bon allez ça passe le deuxième! J’y retourne. Le troisième est une formalité, Luc avait raison, même si je continue à souffrir et marcher dans les ravitaillements, dans la tête je suis bien. Vers 4 ou 5 kms de l’arrivée je réalise que c’est fini et que je vais terminer. Je suis heureux, je ralentis légèrement pour profiter un peu de ce moment, de ce rêve qui se réalise…. Allez un petit coucou à la famille, bientôt la dernière ligne droite. Que c’est bon! je retire ma casquette pour la photo, j’entends les cris. Je lève les bras. 12h23’59 secondes. Un exploit pour moi. Une course parfaite, une préparation parfaite. La médaille, la photo, les remerciements, et la bière avec les potes à l’arrivée… Un rêve achevé et un retour un peu compliqué à la vraie vie. Bisous à mes potes, à Roma et Francis en particulier qui m’ont accompagné dans cette aventure. Merci à ma famille et mon ami Nico pour leur présence le jour J

❤

Et à ma petite femme

😘

…..
Un petit bisous à Lugo aussi, merci mec.
Allez les Vitrollais! qui sont les prochains!